Huit et demi est un film génial et étrange à bien des égards.
Il a été conçu et réalisé en 1963 par un cinéaste dépressif, Federico Fellini, qui tourne l’histoire… d’un cinéaste (interprété par Marcello Mastroianni) aussi dépressif que Fellini lui-même et qui, comme lui, est en proie au doute pour tourner son film.
Il s’enfuit dans une station thermale pour y fuir le monde et cultiver ses phantasmes, confondant le réel et l’imaginaire. Sa femme (Anouk Aimée), sa maîtresse (Sandra Milo), son égérie imaginaire (Claudia Cardinale), ses amis, ses acteurs, ses collaborateurs et son producteur viennent lui tourner autour, pour qu’enfin soit réalisé le film sur lequel il est censé travailler. 
Au total, pas moins de 60 personnages tenant chacun un rôle plus ou moins important.
Pas étonnant donc que le premier titre imaginé par Fellini était « la bella confusione ». Mais comme c’était sans doute un peu trop simple, Fellini a préféré un curieux décompte: le nombre de ses films déjà réalisés, c’est à dire 7 , auxquels il a ajouté ses 3 co-réalisations, comptant chacune pour des demi-films: le total fait 8 1/2.
Nino Rota a composé pour ce film une musique qui valorise la mise en scène en tenant compte de tous ces tourments mais en réalisant l’exploit de leur donner une cohérence artistique.
La critique a été partagée à la sortie de 8 1/2, mais l’unanimité se retrouve maintenant pour placer ce film et son auteur (1920 – 1993) comme ayant créé un nouvel art de l’écran.